Szejer
Myriam Szejer
A 15 ans, Myriam Szejer a lu l’Introduction à la psychanalyse, de Freud. « J’étais à la montagne, je me sentais mal dans ma peau d’adolescente, et la rencontre avec ce texte fut intense. Des années plus tard, j’ai appris que des membres de ma famille étaient passés par l’analyse. Enfant, j’en avais certainement capté quelque chose, de manière inconsciente. » Myriam décide donc de devenir psychanalyste. « En fait, je voulais être artiste. Mais mon désir n’était pas acceptable par ma famille. J’ai donc opté pour la médecine, puis la psychiatrie, la pédopsychiatrie… et j’ai finalement découvert que la psychanalyse, elle aussi, est un art. »
Ecouter et parler aux nouveau-nés
Elle a alors eu la chance de recevoir une initiation rare, celle que dispensait Françoise Dolto dans les dernières années de sa pratique. « Elle invitait différents psychanalystes à sa consultation de la pouponnière d’Antony pour les “sensibiliser, disait-elle, à entendre un langage au-delà des mots, celui du nourrisson, qui s’exprime sur le divan… même lorsqu’il a 40 ans”. » Myriam Szejer en a gardé une forte impression. Pourtant, elle n’est pas une simple « élève de Dolto » parmi d’autres. L’originalité de son approche ? « J’ai eu l’envie de travailler plus en amont encore, d’aller écouter et parler aux nouveau-nés qui n’ont que quelques heures de vie extra-utérine. » Pour la soutenir dans ce projet un peu fou, un homme lui ouvre les portes de son service : René Frydman, directeur du département de gynéco-obstétrique de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart, le « papa » d’Amandine, le premier « bébé-éprouvette », et l’initiateur des procréations médicalement assistées.
Bibliographie:
Myriam Szejer a fondé et préside La Cause des bébés, association pluridisciplinaire qui milite pour « l’éthique du sujet Bébé ».